Sur les pas de Tocqueville...
La comparaison peut certes paraître présomptueuse… mais à 38 jours de mon départ pour les Etats-Unis, je souhaite moi-aussi être un observateur méticuleux de la démocratie outre-atlantique.
Il y a près de 175 ans, Alexis de Tocqueville était chargé par la Monarchie de Juillet d’effectuer une étude du système pénitencier des Etats-Unis. Ce fut l’occasion pour lui d’étudier au plus près les moindres rouages de la démocratie américaine et de publier un ouvrage demeuré incontournable dans l’histoire des idées politiques : De la Démocratie en Amérique (1835).
A travers l’exemple américain, Tocqueville assimile le fait démocratique à l’égalisation des conditions et à l’avènement de la méritocratie. En visionnaire, il prédit l’apparition d’un pouvoir toujours détaché de population gagnée par le désintérêt de la chose publique, ainsi que la naissance d’un Etat interventionniste cultivant l’assistanat de l’individu. La pensée de Tocqueville est ainsi d’une actualité frappante dans une France gagnée par le doute et le fatalisme.
Citer les Etats-Unis en exemple est un procédé certes quelque peu simpliste, tant les deux pays sont différents. Cependant – et c’est bien là son génie – Tocqueville a su tirer de son étude du fonctionnement des institutions américaines des principes d’une véracité troublante s’appliquant à notre propre démocratie. Bien que conscient qu’un « copier-coller » des pratiques américaines est impossible en France, Tocqueville était convaincu que la démocratie obéissait à des règles immuables et universelles.
C’est avec le même état d’esprit que j’aborde mon séjour d’étude dans la capitale fédérale. Mon but n’est pas de chercher les raisons de la superpuissance américaine. D’autres l’ont fait avant moi et je ne vois dans une telle étude qu’un mince intérêt. Je préfère pour ma part me confronter à un nouveau point de vue qui me permette de prendre un certain recul et une certaine hauteur par rapport à la situation actuelle de la France. Deux occasions seront particulièrement propices à un tel dessein : les mid-term elections de novembre 2006 (renouvellement de la moitié des élus au Congrès US) et les élections présidentielles françaises de mai 2007 que je suivrais depuis Washington.
Je vais ainsi me familiariser à de nouvelles pratiques politiques, à de nouvelles mentalités et à de nouvelles façons d’appréhender la chose publique. Toutes ces expériences, je souhaite vous les faire partager pour que vous-aussi, vous puissiez prendre de la hauteur et saisir les enjeux mondiaux qui se dressent devant notre pays. Comme Tocqueville, je souhaite partager mon expérience américaine. Lui l’a fait en publiant un ouvrage en deux volumes, moi, je le ferais au jour le jour par le bais d’internet. Les temps changent… les outils d’informations aussi !!!
Vous pourrez réagir en temps réel à mes messages, ou me questionner, instaurant ainsi un véritable débat entre nous. Je vous invite donc à me suivre sur les pas de Tocqueville !!!
Biographie succincte de Tocqueville
Alexis de Tocqueville est né le 29 Juin 1805 à Verneuil sur Seine en Ile de France. Il appartient à la haute aristocratie normande. Il est ainsi l’arrière petit-fils de Malesherbes et le neveu de Chateaubriand. Envoyé aux Etats-Unis sous la Monarchie de Juillet pour étudier le système pénitencier, il en revient avec son œuvre majeur, De la démocratie en Amérique (1835). Couronné de succès, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1838, entre à l’Académie des Sciences morales et politiques en 1838, puis à l’Académie française en 1841.
Il commence sa carrière politique à la même époque. Il est ainsi élu député de la Manche de 1839 à 1849, président de Conseil Général du même département entre 1849 et 1851 et il obtient même le ministère des Affaires Etrangères dans le premier gouvernement de l’éphémère IIe République. Il est d’ailleurs l’un des rédacteurs de la Constitution de 1848. Opposé au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 Décenbre 1851, il se retire de la vie publique.
Il publie son second ouvrage majeur, l’Ancien régime et la Révolution en 1856 et s’éteint le 16 Avril 1859 à Cannes. Sa pensée et ses travaux en font l’un des pères du libéralisme politique français.
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