16 octobre 2007

Dans la presse

Avec le recul de mon retour en France, voici mes premières réactions à l'issue de mon année outre-Atlantique. Article de l'Est Républicain du 20 Juin 2007. Cliquer ICI.

13 mai 2007

The very, very last one…

Toutes les bonnes choses ont une fin… et il en est ainsi de mon année d’étude à Georgetown. Mes valises sont prêtes, mon appartement rangé, et dans quelques heures, je file à l’aéroport.

Hier, l’université a vécu au rythme du ballet incessant des gros 4x4 des parents venant chercher leurs enfants avec toutes leurs affaires. Et aujourd’hui tout est quasiment vide. Seuls les étudiants de dernière année sont restés car leur remise de diplôme a lieu le 19 Mai. Pour l’occasion, ils seront rejoints par leurs familles qui auront la possibilité d’être logées sur le campus.

J’ai profité de ma dernière matinée pour faire une ultime promenade dans le quartier et dans l’université. J’ai du mal à réaliser que j’ai vécu pendant huit mois dans cet univers… J’avais l’impression d’être au mois d’aout de l’année dernière lorsque je découvrais Georgetown pour la première fois : même quiétude, même chaleur, même verdure…

J’espère vous avoir fait partager un peu de ces huit mois à travers ce blog. J’ai voulu vous transmettre certaines de mes émotions, de mes réflexions, et aussi ces petites choses de la vie de tous les jours. A en croire vos réactions, cela a été plutôt réussi et vous avez été nombreux à me suivre de façon régulière grâce à ce moyen. Je vous en remercie beaucoup. C’est donc non sans un certain pincement au cœur que je mets un point final à mon récit.

Merci et à bientôt !

10 mai 2007

The End...

Mon année scolaire a officiellement pris fin cette après-midi à 14h30 lorsque j’ai rendu mon dernier examen. C’est ainsi une année exceptionnelle sur tous les plans qui s’achèvent pour moi.

J’ai beaucoup de mal à réaliser que dans trois jours je vais quitter cette université dans laquelle j’ai étudié et habité pendant huit mois… J’étais devenu avec le temps un vrai « Hoya » et me sentais pleinement intégré à la communauté étudiante de Georgetown.


Il me reste encore trois jours pour profiter de l’université et surtout de Washington. Trois jours qui seront occupés à visiter les derniers musées de la capitale que je n’ai pas encore eu le temps de voir. Et dimanche, le grand départ et le retour définitif en France!

La victoire de Sarkozy vue depuis Washington

Tout d’abord, il faut avoir à l’esprit que cette victoire a été très médiatisée aux Etats-Unis. Sarkozy a en effet fait les premières pages de tous les grands journaux nationaux comme le New-York Times ou le Washington Post.

En fait, j’ai découvert que les américains se réjouissaient sincèrement de l’élection du candidat de l’UMP. Le Président Bush fut ainsi un des premiers Chefs d’Etat étrangers à l’appeler pour le féliciter. A la Maison-Blanche, alors que la fin de mandat du Président est catastrophique, l’issue de l’élection Présidentielle Française a été accueillie comme une très bonne nouvelle. Mais je voudrais insister sur le fait que tous les américains quelque soit leur affiliation politique se réjouissent de l’élection de Sarkozy. Ainsi, tous mes profs et amis (qui sont pour la plupart démocrates) m’ont félicité et m’ont formulé leurs espoirs d’un rapprochement franco-américain.

Car c’est avant tout comme cela que les Américains interprètent la victoire de Sarkozy: une bonne nouvelle pour les relations transatlantiques. Ainsi, dans tous les articles de presse, l’adjectif « pro-american » précède le nom du nouveau président. Son premier discours dans lequel il a fait allusion à l’amitié franco-américaine a, de ce point de vue, était extrêmement apprécié.

Cependant, les journaux n’oublient pas de souligner la volonté de Sarkozy de se comporter comme un ami « libre ». Mais cela paraît bien accessoire ici, vue la tension de ces dernières années et alors qu’il apparaît que les américains accordent vraiment beaucoup d’importance au retour de relations apaisées entre les deux alliés historiques.

D’autre part et pour information, voici les résultats du vote des Français de Washington :

- Nicolas Sarkozy : 63,85%
- Ségolène Royal : 36,15%

02 mai 2007

Après Virginia Tech, la phobie sécuritaire

Après la fusillade de Virginia Tech qui a fait 33 victimes, une phobie sécuritaire s’est soudainement emparée de l’ensemble des universités et autres établissements scolaires du pays. Georgetown ne fait pas exception.

Par principe de précaution, un élève a ainsi été renvoyé il y a deux jours. Il s’agit d’un freshman (1ère année), Reynolds Urias. Mardi dernier, au cours d’une conversation téléphonique avec un ami, il exprime son admiration pour le tueur de Virginia Tech et affirme que s’il n’avait les valeurs de quelqu’un de normal, il effectuerait sans hésiter le même geste (selon l’intéressé, ces paroles étaient prononcées sur le ton de la plaisanterie). Son roomate, qui entend toute la conversation, prévient immédiatement le service psychiatrique de l’université.

Alors que Reynolds part le lendemain au Canada, l’université en profite pour changer la serrure de sa chambre et désactiver sa carte d’étudiant. Dès qu’il revient de son voyage, l’université lui refuse l’accès au campus et lui paye une nuit dans un Hôtel voisin.
Le lendemain, il est interrogé pendant quatre heures par des psychiatres et la police de l’université. On lui fait alors comprendre qu’il serait préférable qu’il quitte Georgetown. Reynolds est donc retourné chez lui, en Floride, dans la soirée.

Ce cas est loin d’être isolé. Ces derniers jours, des lycéens ont été renvoyés de leur établissment dans les états de New-York et de l’Illinois, tandis qu’un étudiant a été arrêté à l’Université du Colorado pour avoir proférer des paroles menaçantes. Ici, la demi-mesure, connaît pas !!!

source: The Hoya, le journal de Georgetown University

Mais oui, mais oui... L'école est finie!!!

Le second semestre est terminé depuis hier ! Les cours sont donc finis pour de bon… il est désormais temps de plancher pour les examens de fin d’année. Je suis ainsi en pleine semaine de révision avant mes épreuves qui se dérouleront lundi et mercredi prochain, avec, dans l’intervalle, un mémoire à écrire sur la désintégration de la Yougoslavie. Bref, pas de quoi s’ennuyer avec tout de même deux pauses de prévues demain après-midi pour le grand débat présidentiel et dimanche pour les résultats.

Je terminerai ce message en vous indiquant qu’il s’agit déjà de mon 100ème article ! Soit une moyenne supérieure à 1 article tous les 2 jours et demi…

29 avril 2007

Elections Présidentielles : petit point depuis les USA

Certains d’entre vous m’ont fait part de leur désir d’en savoir un peu plus sur l’interprétation des résultats du premier tour outre-Atlantique.

Tout d’abord et à en juger par la presse, le très fort taux de participation a beaucoup frappé les esprits. Il faut dire qu’ici, la participation moyenne à une élection présidentielle peine à dépasser les 50%... Ensuite, tout le monde s’attendait – ou en tout cas espérait – ce deuxième tour. D’un côté l’homme de la rupture, Nicolas Sarkozy et de l’autre, une femme, Ségolène Royal. Bref, une affiche de rêve alors que pour la première fois, une femme est également en bonne position pour accéder à la Maison Blanche : Hillary Clinton (toujours en tête dans les sondages et le fundraising). Et oui, ici, Bayrou est loin d’enflammer les foules !!

D’autre part, Sarkozy reste le grand chouchou des médias américain qui aime son énergie ainsi que la manière dont il a mené le Ministère de L’intérieur. Il est souvent comparé à Rudolph Guliani, l’ancien maire de New-York qui a inventé la fameuse « tolérance zéro » avec grand succès. Au contraire, Royal est vue comme la défenseuse de recettes dépassées « digne des années 60 » comme j’ai pu l’entendre à la BBC et le lire dans The Economist. Et oui, ici, la rupture à la sauce Royal ne trompe personne…

En tous cas, pour la première fois depuis bien longtemps, les élections françaises font parler d’elle. Le résultat du 1er tour était en première page du New York Times et presque tous mes profs m’ont fait une remarque sur le sujet cette semaine.

Georgetown Day

Hier, vendredi 27 Avril, avait lieu le « Georgetown Day » (la « journée Georgetown »). Pour l’occasion des barbecues géants étaient installés aux quatre coins du campus. De multiples stands proposaient nourriture et boissons gratuites… Bref hot-dogs et coca à volonté : de quoi faire la joie de n’importe-quel américain !! (et je ne caricature pas !)

Le soir venu, l’alcool a coulé à flot. A partir de minuit des hordes d’étudiants complètement saouls défilaient à travers l’université… triste spectacle qui montre à quel point l’interdiction de boire en dessous de 21 ans est inutile. J’en viens même à me demander si elle n’a pas l’effet inverse que celui escompté !

23 avril 2007

Le 1er tour depuis Washington

Ici, le 1er tour s’est déroulé le samedi afin de permettre aux Français de voter sans déjà connaître le résultat de l’élection. En effet, en 2002, alors que les Français de l’Etranger votaient le dimanche, on savait ici dès 14h00 que Jean-Marie Le Pen était au second tour. D’où l’intérêt de voter la veille…

L’avantage, c’est que dès le samedi soir, les résultats du scrutin de l’ambassade de Washington étaient connus et sans surprise, ils furent sans appel :

- total des votants : 2710
- Nicolas Sarkozy : 1186 (43,7%)
- Ségolène Royal : 688 (25,4%)
- François Bayrou : 658 (24,2%)

Le seul petit évènement vint en fait du vote Bayrou, relativement haut dans un pays pourtant habitué à une bipolarisation claire droite-gauche et qui pouvait laissé présager un très bon score du candidat centriste dans l’hexagone .

Aujourd’hui, dimanche, retour à l’ambassade pour la projection des résultats dans le grand auditorium. 14h00 : les résultats tombent… grande joie chez les quelques sarkozystes tandis que la salle majoritairement bayrouiste applaudit fébrilement le score de son candidat…

Dans 15 jours, retour aux urnes avec une question : à qui le bon score de Bayrou à Washington va-t-il profiter ? Réponse : Samedi 5 mai dans la soirée. Cela constituera une première indication d’importance…

17 avril 2007

Sous le choc

13h15, hier après-midi. En entrant en cours d’allemand, j’apprends de la bouche d’un camarade la terrible nouvelle : il y a quelques heures, un étudiant armé a ouvert le feu sur des étudiants dans une université de l’Etat voisin de Virginie. Après le cours, je prends la mesure de la catastrophe : 33 morts. Aussitôt, les terribles images de la fusillade de Columbine, en 1999, me traversent l’esprit. Et puis, ce sentiment d’insécurité… Et puis cette question : combien de drames de ce genre faudra-t-il encore avant que les Etats-Unis prennent enfin des mesures contre la vente libre d’armes ??

Les chiffres sont accablants. Il y a 235 millions d’armes (officiellement recensées) en circulation sur le territoire américain… pour 300 millions d’habitants. Les conséquences n’en sont malheureusement pas surprenantes : 33 000 meurtres par an sont commis, soit 90 par jour. No comment.

Je profite de mon cours de français du lundi après-midi pour revenir sur la tragédie avec mes étudiants. Et là, surprise : quand je leur demande quelle est selon eux la cause de la fusillade, personne ne me répond que c’est à cause de la libre circulation des armes ! Ils me disent que les problèmes psychologiques des jeunes ne sont pas assez pris en compte, que la société est de plus en plus violente, que c’est la faute des média ou des jeux-vidéos… Une étudiante raconte même qu’elle a elle-même vécu une scène de fusillade dans son lycée. Mais aucun mot sur les armes.

Je leur fait part de mon étonnement, mais je me rends compte que cela est totalement secondaire pour eux. De toute façon, inutile de rêver, me dise-t-il, le port d’armes ne sera jamais interdit aux Etats-Unis. La NRA (National Riffle Association – lobby pro-arme) est le deuxième plus gros groupe d’intérêt du pays et bloque automatiquement toute initiative menaçant la libre circulation des armes. Bill Clinton avait bien interdit la vente d’armes automatiques, mais Bush a annulé la loi au début de son second mandat. Et puis surtout, le port d’arme est un droit constitutionnellement reconnu dans l’article 2. Autant dire, que c’est sacré !

Je demande alors à mes étudiants quelles solutions devrait-on appliquer pour que de telles tragédies ne se reproduisent pas. Ils me répondent unanimement que la société américaine est très violente et qu’il faut faire avec. Etonné je m’exclame : « donc de tels drames se produiront encore ! Peut-être demain, et peut-être ici, à Georgetown ! » Ce à quoi ils me répondent en cœur : « Oui, c’est sûr, cela se reproduira. Il y en a tous les ans. Prions pour que ça ne se produise pas à Georgetown. » Pas très rassurant quand même…