22 février 2007

Presidents Day

Pour la deuxième depuis le début du second semestre, j’ai profité d’un long week-end de trois jours. En effet, ce lundi était célébré le « Presidents Day » (le jour du Président). En fait, il s’agit avant tout de fêter l’anniversaire de la naissance de George Washington (le 22 Février 1732) qui devint le Premier Président des Etats-Unis en 1789.

Le Presidents Day fut fêté pour la première fois en 1880 mais uniquement dans le district de Columbia (là où se trouve Washington). Dès 1885, le jour devient férié dans tous les Etats-Unis et depuis 1971, il a été décidé qu’il serait observé le 3ème lundi de Février. Je voudrais ici faire remarquer que les américains sont quand même plus malins que nous. Tous leurs jours fériés tombent un lundi. Il n’y a pas de dates fixes. Ce qui évite les jours fériés de tomber un dimanche comme cela nous arrive quelques fois…

14 février 2007

Personne ne bouge ! Il neige…

Pour la troisième fois depuis le début de l’année, il neige sur Washington. De nouveau, tout est blanc. Et de nouveau, la ville semble paralysée… C’est assez étonnant, parce-que les hivers sont réputés être plutôt rude dans cette partie des Etats-Unis. Cependant, à chaque fois que le moindre flocon fait son apparition ou que la météo annonce de la neige, tout le monde semble vivre au ralenti. Alors que de larges quantités de sel sont déversées sur toutes les routes bien en avance, les lignes de bus sont tout de même fermées et les professeurs ne prennent aucun risque en annulant leurs cours du lendemain. Bien souvent, aucune de ces mesures ne se justifie. Mais ici, c’est un principe de précaution on ne peut plus strict qui prévaut.

Le Français

On entend souvent dire que le Français est de moins en moins parlé. Cela est sûrement vrai et je ne voudrais pas remettre en cause ce constat que tout le monde partage. Cependant, je voudrais affiner un peu le diagnostic. J’ai été très surpris de constater le grand nombre de personnes maîtrisant notre langue non seulement parmi les étudiants de Georgetown mais également à Washington. Il ne fait aucun doute que le Français est particulièrement apprécié. J’ai pu constater à de nombreuses reprises qu’il y a un vrai amour de la langue française et de ce qu’elle représente : le beau, le raffinement, une histoire riche, une grande littérature…

Il ne fait aucun doute que notre langue fait encore figure de langue « élitiste ». C’est la langue des lumières. Pour un américain, parler français, c’est faire preuve d’un certain raffinement et d’une certaine éducation. D’où un vrai engouement pour notre langue qui n’est finalement pas surprenant de la part d’étudiants issus pour la plupart de milieux privilégiés.

Ce que je veux dire par là, c’est que le Français ne souffre pas d’un manque d’intérêt. Notre langue attire et suscite toujours autant d’admiration !! Le vrai problème, c’est que l’on ne dispose pas des moyens suffisants pour exploiter ce potentiel. La plupart des lycées français, des centres culturels, et des alliances françaises sont situés dans les pays voisins de la France. C’est-à-dire là où on en a le moins besoin !!

Le succès de l’antenne de la Sorbonne au Qatar devrait nous faire réfléchir. L’éducation en français est très recherchée partout dans le monde parce-que, une nouvelle fois, elle est synonyme d’élitisme. Je suis convaincue qu’une vraie politique de la francophonie pourrait permettre au Français de redevenir cette langue universelle de l’esprit, de la connaissance, et du beau.

Le travail étudiant

En France, nous avons encore du mal avec le travail étudiant. L’étudiant qui travaille est considéré comme une exception et travailler en dehors des cours est considéré comme une forme de précarité. En tous cas, voici comment les choses sont présentées par les organisations étudiantes de gauche majoritaires dans l’enseignement supérieur.

Ici, au contraire, tous les étudiants travaillent à côté de leurs cours ! Et là où le système américain est nettement meilleur, c’est qu’il permet à l’étudiant de travailler au sein de l’université : comme professeur assistant, à la bibliothèque, au gymnase… L’étudiant ne quitte donc pas le campus et ne perd pas un temps précieux dans les transports. D’autre part ces jobs sont précieux pour l’université. Cela permet à la bibliothèque d’être ouverte 24h/24h, au gymnase d’être ouvert jusqu’à 22h, etc… Tout le monde est donc gagnant. L’étudiant travaille et gagne de l’argent lui permettant de payer des études onéreuses et l’université peut offrir toute une gamme de services qui n’existent pas en France.

Il faut que nos universités fassent un effort. Elles pourraient proposer un grand nombre de jobs aux étudiants et ainsi offrir des installations ouvertes plus longtemps. Le travail étudiant ne doit plus être un tabou ! Encore une fois, on en revient toujours à la même problématique : faut-il ou non récompenser et encourager le travail ou au contraire le dévaloriser ? Ici, le travail est tout, et les résultats sont là !

La campagne présidentielle vue depuis les USA

Les principaux journaux américains s’intéressent de plus en plus à l’élection présidentielle française à fur et à mesure que l’échéance se rapproche. Et il est clair qu’ils ont d’ores et déjà choisi leur camp ! En effet, Ségolène Royal semble être devenu leur cible préférée tandis qu’ils ne tarissent pas d’éloge sur Nicolas Sarkozy. Ainsi, le pourtant très démocrate New York Times, farouche opposant à la politique de Bush, qui avait fait sa une avec Royal lors de son investiture par les socialistes, la qualifiant même de « nouvelle Jeanne d’Arc », ne cesse depuis de la critiquer.

En ligne de mire, ses nombreux dérapages dans le domaine des affaires étrangères. Ici, on n’a toujours pas digéré son entrevue avec le Hezbollah et sa critique acerbe des Etats-Unis ! De plus, son discours de Villepinte n’a pas convaincu du tout. Le journal lui reproche sa démagogie et son manque de lucidité. Voici le lien vous permettant d’accéder à l’article :
http://www.nytimes.com/2007/02/12/world/europe/12royal.html?_r=1&oref=slogin

De façon plus attendu, le « Wall Street Journal », davantage conservateur, y va également de sa critique sur le programme Royal :
http://users2.wsj.com/lmda/do/checkLogin?mg=wsj-users2&url=http%3A%2F%2Fonline.wsj.com%2Farticle%2FSB117124301332005309.html%3Fmod%3Dhome_whats_news_europe

Enfin, dans mon cours de Français, tous mes élèves m’ont demandé comment les Français pouvaient faire confiance à un responsable politique qui promet tant de choses alors que le pays traîne derrière lui une dette colossale… Si seulement les Français pouvaient prendre un peu de recul et voir comme je le vois la réalité du monde d’aujourd’hui, les candidats au profil de Mme Royal seraient relégués dans les profondeurs des sondages depuis bien longtemps…

10 février 2007

Quelle religion ?

Je viens de recevoir un mail du bureau des inscriptions de l’université qui a particulièrement retenu mon attention… En effet, ce mail me demande de faire connaître ma religion pour que l’université dispose des statistiques les plus précises possibles sur la diversité de son recrutement. Voici la liste qui m’est proposée (je vous la livre en Anglais pour éviter une traduction approximative) : Baptist, Buddist, Catholic, Congregational, Disciples of Christ, Episcopal, Hindu, Islam, Jewish, Latter-Day Saints, Lutheran, Methodist, Mennonite, Orthodox, Presbyterian, Other Protestant, Seventh Day Adventist, Other, United Church of Christ.

Comme vous le voyez, il y en a pour tous les goûts sauf un : celui qui n’a pas de religion… Par ailleurs, ce mail met en lumière le goût des américains pour toutes les statistiques ayant trait aux origines ethniques et culturelles. Sur chaque document est demandée la race. J’ai ainsi appris qu’en tant que blanc, je faisais partie de la race caucasienne.

Cependant, ce genre de pratique soulève certaines questions. Si l’université se sert bien de ces statistiques pour diversifier son recrutement, quels sont les quotas implicites réservés à telle ou telle communauté. Un noir anabaptiste vaut-il mieux qu’un blanc mennonite ? J’avoue avoir un peu de mal avec ce genre d’outil. Cela me rappelle de plus les heures les plus sombres de notre pays, lorsque chaque français était tenu d’indiquer sa religion sur ses papiers. Je pense que l’on doit avant tout être jugé pour ce que l’on est en tant qu’individu plutôt que sur ce que l’on représente en tant que membre de tel ou tel groupe.

Mao doit se retourner dans sa tombe…

Pour une fois, le sujet de cet article ne concernera pas l’Amérique. Comme il y a ici une multitude d’étudiants internationaux ici, il serait dommage que je ne vous fasse pas partager ce que j’apprends sur leur pays respectif. Je voudrais vous dresser ici le portrait de l’un de mes deux roomates chinois. Il s’appelle Nicholas Zhang et entame son dernier semestre à Georgetown. Son attitude pour le moins hautaine et très ethnocentriste (à part la Chine, il n’existe rien de bien…) m’avait laissé penser qu’il devait faire partie de ces nouveaux riches qui ont fait fortune depuis que la Chine s’est convertie à l’économie de marché. J’ai appris cette après-midi, qu’il n’en était rien. Nicholas est en fait le petit-fils du général qui a développé la bombe atomique chinoise ! Sa famille est donc l’une des plus importantes au sein de la nomenklatura communiste. Son père occupe une haute fonction au sein du Ministère des Affaires Etrangères.

J’ai appris avec surprise que le Parti Communiste encourageait les enfants de ses membres les plus éminents à suivre les meilleures études possibles aux USA pour ensuite revenir en Chine (bien sûr tout est payé par le Pari…). Plus question d’avoir peur de la contamination « impérialiste » ! De plus, Nicholas partant tous les week-ends en voyage (il est actuellement en Chine pour trois jours), j’en avais conclu qu’il devait être particulièrement riche. En fait, c’est le parti communiste qui paie tous ses déplacements ! Mieux, Nicholas a déjà un travail qui l’attend dès la fin du semestre. Et détrompez-vous, ce n’est pas un job au sein de l’administration chinoise… mais chez la banque d’affaire suisse UBS à Hong-Kong parce-que ça paye plus !!). C’est son père qui a fait en sorte qu’il soit embauché là-bas.

Conclusion, le Parti Communiste n’a de communiste que le nom. Cela, on le savait déjà. Mais alors à ce point ! Imaginez que le Parti de Mao n’est ni plus ni moins qu’une vaste administration destinée à protéger les privilèges d’une petite minorité de hauts fonctionnaires, en reniant de A à Z les principes marxistes et en s’acoquinant bien volontiers avec les « méchants capitalistes ». Comme quoi, l’histoire du communisme, ce n’est finalement que l’histoire d’une bourgeoisie qui en chasse une autre.