MAM à Washington

Dans le cadre des commémorations du 225ème anniversaire de la bataille de Yorktown, notre Ministre de la Défense, était invitée aux Etats-Unis. Yorktown est la bataille finale de la guerre d’indépendance américaine et cette victoire sur les britanniques a été très largement le fait des troupes française placées sous le commandement du Comte de Rochambeau.

MAM en a donc profité pour rencontrer la communauté française réunie lors d’une réception en son honneur à l’ambassade de France. J’avais la chance d’y être convié par le Consul Général. Lors de son discours, la Ministre nous a invités à ne pas être moroses et à être fiers de notre pays. Après avoir critiqué ceux qui font du déclin de la France leur fond de commerce, elle a essayé de nous démontrer par a+b que la France serait bientôt une grande puissance grâce aux biocarburants quand il n’y aura plus de pétrole. Bon, entre nous, je n’ai pas besoin d’entendre d’aussi grosses bêtises pour être fier de mon pays. Quant au fameux déclin de la France, s’il ne s’agit pas d’en faire son fond de commerce, il ne s’agit pas non plus de faire comme s’il n’y avait pas de problèmes !

Oui, la France a un énorme potentiel. Oui, la France a d’énormes atouts. J’en suis profondément convaincu. Et c’est bien pour cela que je pense que nous avons toutes les armes pour résoudre nos problèmes actuels et devenir une des grandes puissances de demain. Or, cela suppose d’abord que nous soyons conscients de nos difficultés. Que nous ayons conscience de notre besoin de changement et de réformes. Il ne s’agit pas d’être alarmiste mais de tenir un langage de vérité. Cela serait tout en votre honneur, Madame la Ministre.

Bill Clinton à Georgetown

Ce matin se tenait à l’université de Georgetown une conférence organisée par le Center of American Progress, un think-tank très proche du parti Démocrate. L’invité d’honneur était l’ancien président Bill Clinton. Ayant gagné à une loterie, j’ai eu la chance d’obtenir une place dans l’audience et d’assister au discours de Bill.

Ancien étudiant de Georgetown, celui-ci connaît actuellement une popularité très importante auprès des américains. Ses frasques extraconjugales semblent totalement oubliées.
En tous cas, j’ai été complètement emballé par le personnage !! C’est à l’évidence un excellent orateur. Il se dégage de lui un charisme naturel propre aux personnes ayant exercées les plus hautes responsabilités. Mais tout de même, quel contraste avec Bush !!

Son discours m’a également très agréablement surpris. Il s’est employé à donner aux Américains une leçon d’humilité et de sagesse que j’ai rarement entendue. « Ceux qui ne sont pas d’accord avec moi, ne sont pas mes adversaires, ils m’obligent à les comprendre et à me demander si moi-même j’ai raison. » Il a ainsi complètement réfuté la politique très manichéenne de Mr. Bush. « Nous, la première puissance mondiale, ne sommes même pas capable de ratifier le protocole de Kyoto ». « Nous blâmons la Corée du Nord pour avoir tester des missiles nucléaires. Mais quelle est le poids de notre parole lorsque l’on demande la non-prolifération alors que nous sommes en ce moment-même en train de développer deux nouveaux types d’armes atomiques ? »

Parfois très drôle, il n’a pas non plus hésité à citer quelques anecdotes : « Lorsque j’étais à Georgetown, j’avais un professeur de Sciences qui était affreux ! Il fumait toujours un cigare et avait un espèce de monocle. Lors d’un cours, le professeur nous a dit qu’il se doutait bien que nous ne retiendrions rien de cette année. Mais il voulait au moins que l’on retienne cela : chaque matin, en se levant, il va dans sa salle de bain, se lave la figure et se regarde dans le miroir en disant : « qu’est-ce que tu es beau ». De fait, à la fin de l’année, moi-aussi je le trouvais beau. Comme vous le voyez, il ne faut jamais se convaincre que les autres sont moches. Vous arriverez à tout en vous convaincant que l’autre aussi est beau. » La rhétorique de Bush et ces fameuses références à l’axe du mal était clairement visées.

Pour finir, le président a comparé la vie à un voyage vers la vérité. Personne ne peut l’atteindre mais il nous faut essayer d’aller toujours plus près.

300.000.000 d’américains

C’est officiel depuis hier à 7h46 du matin… La population américaine atteint désormais les 300.000.000 d’âmes. L’annonce a été faite par le Census Bureau (l’institut de recensement américain). D’après leurs calculs, il naît un américain toutes les 7 secondes, tandis qu’un décède toutes les 13 secondes et qu’un immigré – légal ou pas – s’installe sur le sol des Etats-Unis toutes les 31 secondes. Au final, cela nous donne un nouvel américain toutes les 11 secondes !!

Ils seront donc 400 millions dans 37 ans. Cependant, cette nouvelle inquiète quelque peu les américains. En effet, 50% des nouveau-nés sont aujourd’hui hispaniques. A un tel rythme, ¼ des américains seront issus de ce groupe en 2050.

Voilà donc un vrai défi pour les Etats-Unis. Comment gérer une telle croissance ?? Ce sujet n’a pas fini de faire débat outre-Atlantique…

Le patriotisme

Le patriotisme est une valeur profondément ancrée dans le cœur de la plupart des américains. Nombreuses sont les maisons pavoisées aux couleurs américaines et le « stars and stripes » (le drapeau américain) est partout !! A chaque balcon, dans toutes les banques, restaurants, galeries commerciales, stations de métro… vraiment partout !!

Les américains sont fiers de leurs couleurs, des valeurs et de l’histoire qu’elles symbolisent. Quoi de plus naturel ?? Nous aussi, Français, nous pouvons être fiers de notre glorieuse histoire, de nos valeurs, et du message universel de la France. Mais voilà, nous n’osons pas le montrer. Le patriotisme est devenu un gros mot et le drapeau tricolore n’est bon qu’à orner le fronton des mairies et des commissariats. Or, la cohésion d’un peuple et la croyance qu’il a vocation à se construire un destin commun passe par le rassemblement de chacun autour des symboles de notre République.

Comment la France peut-elle parler au monde si son propre peuple ne se montre pas fier de ce qu’elle est de ce qu’elle a à dire ? Je suis patriote et je suis fier de l’être. La réalité, c’est que les Français n’attendent qu’une chose : être fiers de leur pays et être fiers de ce qu’ils font pour leur pays. N’ayons pas peur d’afficher notre attachement à la France. Je suis favorable au salut au drapeau dans les écoles comme cela se fait ici. Parce-que chaque matin, tous les petits américains, quelque soit leurs origines, leur couleur de peau et leur milieu, répètent les mêmes phrases, prêtent serment aux mêmes valeurs et saluent le même drapeau. De même, je suis favorable à l’instauration de cérémonies lors de la remise de la nationalité française. Etre naturalisé est plus qu’une simple démarche administrative. C’est un acte de foi. La foi dans un pays, dans son peuple et dans ses valeurs.

L’exemple américain est en cela très bon. La France est une grande Nation et les Français un grand peuple. Soyons fiers et patriotes parce-que le monde a besoin d’une France qui soit elle-même : grande, ambitieuse et généreuse.

Voilà, c’était mon billet d’humeur du lundi 16 Octobre. Mais je crois sincèrement que ce sujet mérite que chacun s’y intéresse.

L’Amérique vue par les Américains…

Lors de mes derniers cours de Français, j’ai fait travailler mes étudiants sur une interview de Nicolas Sarkozy donnée au journal « Le Monde » (10/09/2006). Le président de l’UMP y donne sa vision des Etats-Unis. Une vision par ailleurs très nuancée. Cela fut donc le prétexte d’un débat sur les Etats-Unis aujourd’hui. Premier constat : aucun de mes étudiants ne croit au rêve américain. Pour eux, les Etats-Unis sont un pays où il y a de grandes inégalités et où il est assez difficile de se hisser au plus haut de l’échelle sociale quand on est tout en bas.

Selon eux, le rêve américain a bien existé mais depuis 2 générations, il a cessé de fonctionner. Nombreux sont ceux qui m’ont donné en exemple leurs grands-parents, émigrés sans aucun sou, qui se sont installé aux Etats-Unis et qui ont aujourd’hui la fierté de voir leurs petits-enfants dans une des meilleures universités US. Mais de nos jours, une telle réussite ne serait plus possible, m’assurent-ils.

Cependant, il pense qu’il est tout de même plus facile de réussir aux Etats-Unis et d’y faire fortune. Pourquoi ? Parce-qu’ici, quelque soit son niveau d’études, il y du travail. Le taux de chômage est à peine de 4% et la croissance est chaque année de 5% environ.

Bref, mes étudiants ne sont pas des admirateurs béats de leur système. Ils sont conscients de l’illusion du rêve américain et des inégalités qui existent dans leur pays mais ils mesurent néanmoins leur chance de vivre dans un pays dynamique et de plein-emploi.

Aujourd’hui, c’est Columbus Day !!

A l’instar de nombreux autres pays du continent américain, Les USA fêtent aujourd’hui la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb en 1492.

Jusqu’au début du 20e siècle, seule la communauté italienne fêtait Colombus Day en guise de symbole de l’amitié entre les Etats-Unis et l’Italie. En 1905, le Colorado fut le premier Etat à faire de Colombus Day un jour férié. Puis, en 1937, le président Roosevelt en fit une fête nationale.

Depuis 1971, Colombus Day est fêté le deuxième lundi du mois d’Octobre. Mais l’importance donnée à ce jour suscite chaque année un débat aux Etats-Unis. Tout d’abord, il y a ceux qui ne trouvent pas l’évènement assez important pour mériter d’être un jour férié (après tout, Christophe Colomb n’est même pas américain…) et puis, il y a également ceux qui associent Christophe Colomb aux conquistadors et aux atrocités dont ils se sont rendus coupables contre les peuples amérindiens.

Georgetown University : fournisseur officiel de la CIA

En effet, 30 à 40% des agents de la fameuse agense d’espionnage américaine sortent de Georgetown. En effet, l’école des Affaires Etrangères de l’Université – la fameuse SFS (School of Foreign Services) – forment sur mesure les futures recrues de la l’agence.

D’ailleurs, l’ancien Directeur de la CIA, en poste au moment du 11 Septembre, est un ancien étudiant de Georgetown. Il s’agit de George Tenet, qui est aujourd’hui professeur à l’Université (cf. photo). Entre parenthèse, il a confirmé récemment à ses élèves que la CIA avait bien mis au point des plans pour abattre le président vénézuélien Hugo Chavez, mais que celui-ci était extrêmement bien protégé…

Les Etats-Unis et l’Europe : la crise de confiance

Cette crise existe bien sûr depuis la guerre en Irak et ne cesse de se confirmer au fur et à mesure que les Etats-Unis échouent à stabiliser le pays. Ainsi, en 2002, 61% des Allemands avaient une opinion positive à propos des USA. Ils n’étaient plus que 38% en 2004. Chose très étonnante de la part d’un pays traditionnellement proche de Washington.

En France, la tendance est la même. 62% des Français avaient une opinion favorable à propos des Etats-Unis en 1999. Trois plus tard, ils étaient seulement 37%. Plus surprenant encore, il apparaît que la tendance est identique outre-manche. 55% des Britanniques considèrent ainsi l’action de leurs alliés outre-Atlantique comme une des principales menaces contre la paix dans le monde.

Les Etats-Unis vus par les Français

Beaucoup d’entre vous m’ont fait part de leur grand intérêt pour les différents chiffres que j’ai donné dans mes articles différents. En voici encore de très intéressants à propos de la façon dont les Français perçoivent les Etats-Unis.
En 2000, c’est-à-dire avant même le 11 Septembre et la guerre en Irak, voici les résultats d’un sondage qui prouve que finalement, l’opinion française n’a pas l’air d’avoir beaucoup évoluée. A la question, « pour vous, que représentent les USA ?», voici ce que nos compatriotes ont répondu :

- une nation violente : 50%
- une nation qui autorise la peine de mort : 48%
- une nation de grandes inégalités sociales : 45%
- une nation d’innovation : 37%
- une nation raciste : 33%
- une nation où tout va bien : 27%
- une nation où tout le monde peut devenir riche : 24%
- une nation ouverte à l’immigration : 15%
- une nation où la religion a une grande influence : 15%

Le portrait robot de l’étudiant américain

L’étudiant américain est bien différent de son homologue français… Cela commence déjà par la tenue vestimentaire. Ici, c’est presque le club Med. Rien à voir avec les étudiants de la rue St Guillaume et leur look très « smart ». L’étudiant américain est très relax. Tongue aux pieds, short ou jean, et t-shirt. Tenue impensable pour les élèves de nos prestigieuses grandes écoles. Par contre, tout le monde porte fièrement les couleurs de l’université. Pas un vêtement qui ne soit estampillé « Georgetown University ». De la tête au pied, on est fier d’être étudiant ici et on le montre ostensiblement.

A l’Opéra au Kennedy Center

Mon roomate s’étant procuré des places gratuites, je suis allé à l’Opéra de Washington, vendredi soir. Celui-ci est situé dans le Kennedy Center.

Ouvert en 1971 en hommage au défunt Président, le Centre abrite trois grands amphithéâtres: l’Eisenhower Theater, l’Opera House (2300 places) et le Concert Hall (2450 places). La pièce jouée était un opéra de Puccini, Giovanni Schichi. En fait, il s’agit de la seule comédie de l’auteur italien. L’interprétation était en effet très drôle et l’audience a même eu droit à une introduction du célèbre tenor espagnol Placido Domingo qui est par ailleurs le directeur général du Washington National Opera

Undersecretary du French Club

Comme toute université, Georgetown est un lieu d’intense activité associative… et parmi toutes ces associations, il existe un French Club !! J’ai été surpris d’apprendre que chaque High School (l’équivalent de nos lycées) et chaque université a sa propre association française !! Leur but est de rassembler tous les étudiants qui apprennent le Français. Ils comptent donc très peu de membres vraiment Français…

Néanmoins, je suis membre du French Club de Georgetown (dans lequel on parle plus Anglais que Français d’ailleurs) et mieux, j’ai été élu undersecretary (secrétaire adjoint). Cela donnera au moins une petite touche d’authenticité à l’association…

Georgetown Superstar !!

L’université semble en effet être le passage obligé de tous les gouvernants de passage dans la capitale fédérale américaine. Dimanche dernier, le campus était totalement bouclé pour la venue du président Afghan Hamid Karzhaï et demain, c’est le premier Ministre Turque Receip Erdogan qui vient nous rendre visite.

Premiers jours de classe… comme professeur !!!

Voilà deux semaines que j’ai commencé mes cours de Français. En effet, le French Department de l’université recherchait des Français pour officier en tant que professeurs assistants, je me suis donc présenté et j’ai été retenu !! J’ai donc la charge d’animer deux heures de cours par semaine. Mon rôle est d’essayer de faire parler les étudiants un maximum. J’ai une totale liberté sur les thèmes à aborder et sur la façon d’organiser mes cours.

Pour la plupart, mes étudiants en sont à leur sixième année de français. Ils sont donc largement capables de mener une discussion. Ils sont tous très curieux et en admiration devant la France (enfin… surtout devant Paris…). Bref, je passe de très bons moments avec eux… pourvu que ça dure !!!