30 janvier 2007

Moins de 21 ans : la loi encore plus stricte !

Comme vous le savez, la consommation d’alcool ainsi que la fréquentation de nombreux bars et boîtes de nuit est interdite aux personnes de moins de 21 ans aux Etats-Unis. Et pas question de transiger ! Dernier exemple en date, la police de l’université s’est invitée dans mon appartement vendredi soir alors que l’un de mes roomates organisait une petite fête. Bien sûr, il y avait de l’alcool et bien sûr la plupart des invités avaient moins de 21 ans…

Mon roomate s’en est sorti avec un avertissement et la demande express d’arrêter de boire, mais il ne fait aucun doute que la Police de Washington aurait été beaucoup plus sévère. Je n’étais moi-même pas présent lors de cet épisode mais ce n’est apparemment pas rare de voir les policiers débarquaient chez soi à l’improviste.

Et malgré cette sévérité, il est question d’aller encore plus loin. En effet, le Conseil Municipal de Washington examine actuellement un projet de loi pour interdire l’accès à TOUTES les boîtes et bars aux personnes de moins de 21 ans. Motif : une jeune fille de 17 ans a été tuée par balle à la sortie d’une discothèque dans le Nord-Ouest de la ville samedi soir. Je ne suis malheureusement pas certain que l’alcool soit l’unique cause de la criminalité. Si les meurtriers avaient tous moins de 21 ans, ça se saurait…

« Stop the war ! »

Ce samedi avait lieu à Washington une manifestation géante pour réclamer la fin de la guerre en Irak et le retrait définitif des troupes américaines. L’énorme esplanade de verdure qui traverse le centre-ville depuis le Congrès jusqu’au Washington Monument en passant par la Maison-Blanche était ainsi couverte par des dizaines de milliers de militants pacifistes.

J’ai moi-même pris part à l’évènement, mais bien malgré moi… En effet, dans le cadre de mon cours d’histoire de l’Art, je devais me rendre à la National Gallery of Art qui se situe à quelques centaines de mètres du Congrès. Pour y accéder, je fus donc obligé de me fondre dans le cortège. Ce fut l’occasion de vivre de l’intérieur cette grande manifestation.

Tous les âges étaient représentés et l’ambiance était très festive, avec fanfare, barbecue, et énormes banderoles. Cela me rappela les photos des immenses manifestations à l’époque de la guerre du Vietnam. En tous cas, le dispositif des forces de l’ordre était impressionnant et quelque peu surprenant : garde montée et vieux seat-cars style année 50 donnaient vraiment l’impression de revivre les évènements des années 60-70.

Ce qui est sûr, c’est que l’opinion américaine est vraiment en train de changer. L’administration Bush connaît une fin de règne extrêmement mouvementée et rares sont ceux qui se font encore les avocats de l’unitéralisme américain. La victoire des démocrates aux dernières élections en est le meilleur exemple. L’Amérique prend conscience qu’elle ne peut pas assurer la stabilité du monde à elle-seule et elle est résolue à chercher des alliés avec lesquels travailler. C’est une chance pour l’Europe et pour la France. Si nous arrivons à nous mettre d’accord sur une politique étrangère offensive et ambitieuse, nous aurons toute notre place dans la résolution des nombreux conflits de ce début de siècle : Irak, Iran, Proche-Orient, Corée du Nord, terrorisme…

Cependant, encore faut-il arrêter de souffrir d’un complexe d’infériorité par rapport aux USA. Ils ont plus besoin de nous que ce que nous le pensons. L’opportunité est d’autant plus historique que tous les gouvernements européens pro-atlantistes se sont fait sanctionner par leur peuple : Tony Blair est en fin de règne, l’Espagnol Aznar a été battu il y a deux ans, et l’Italien Berlusconi a connu le même sort. La France a donc tous les atouts pour réunir autour d’elle les « grands » d’Europe et peser aux côtés des Etats-Unis, sans complaisance et sans arrogance.

22 janvier 2007

Hillary entre dans la course à la Maison-Blanche

Comme je le laissais entendre dans l’article consacré au Sénateur Barack Obama, Hillary Clinton, dont les ambitions présidentielles ne faisaient guère de doute, a officialisé elle-aussi sa candidature. Une annonce sûrement précipitée par le lancement de la campagne du Sénateur de Chicago en début de semaine. Avec l’entée en scène d’Hillary, le nombre de candidats à la candidature démocrate est désormais porté à 7.

Cependant, la décision se fera sûrement entre l’ex First Lady et le Sénateur noir de l’Illinois. Tous les deux ont de forts atouts et incarnent une certaine forme de renouveau : d’un côté un élu de couleur qui a voté contre la guerre en Irak mais qui a peu d’expérience, de l’autre une femme qui peut capitaliser sur le nom de son mari mais qui a voté avec enthousiasme l’intervention américaine en Irak en 2003.

C’est désormais une course aux fonds qui va donc s’engager pour les deux favoris, sachant que celui qui aura amassé le trésor de guerre le plus conséquent sera le probable vainqueur. Et oui, la politique aux USA, c’est avant tout une histoire de gros sous.

Et du côté républicain me direz-vous… Et bien, c’est toujours le silence le plus total. Tout le monde semble résigné à laisser un démocrate s’installer à la Maison Blanche, tellement le bilan du second mandat de Bush est un désastre. On assiste en tous cas à une mini-révolution à Washington puisque les démocrates sont sur le point de s’assurer la main mise sur le législatif et l’exécutif, alors que depuis 1980, tous les Présidents à l’exception de Clinton ont été Républicains et que la plupart du temps le Congrès était lui-aussi dominé par une majorité républicaine. Reste à savoir si cela se traduira par un changement significatif de la politique américaine…

Flash spécial : il neige (enfin) !

Incroyable mais vrai. Voilà quelques heures
qu’il ne cesse de neiger sur Washington DC qui
est d’ores et déjà recouverte d’un mince tapis blanc.
Enfin, l’hiver reprend ses droits !!

18 janvier 2007

L’étudiant américain : qui est-il vraiment ?

J’aimerais apporter quelques précisions sur la vie de l’étudiant américain type. A la lecteur de l’article précédent, vous pensez sûrement qu’avec seulement 12 heures de cours hebdomadaire, l’étudiant US se la coule douce. En plus, vous avez sûrement en tête les clichés répandus par la télévision qui montre la vie étudiante sur un campus comme une accumulation de fête en tout genre…

Et bien pas du tout !! Je peux vous dire que je n’ai jamais autant travaillé que cette année ! Pour preuve, il est actuellement 2h30 du matin et je suis encore à la bibliothèque, ce qui n’a rien d’extraordinaire ! C’est à peu près comme ça tous les soirs ! En effet, le travail personnel est colossal. Rien que pour la semaine prochaine, j’ai un livre de 700 pages et un autre de 280 pages à lire. Et encore, il n’y a aucun contrôle ni aucune dissertation en vue, mais cela ne serait tarder…

En fait, le travail personnel est considéré comme indispensable. A travers les lecteurs obligatoires, l’étudiant doit acquérir l’essentiel des connaissances. D’où l’importance d’une lecture efficace. Ensuite, les quelques heures de cours ne sont là que pour approfondir des points précis du programme sur lesquels le professeur juge nécessaire de s’attarder.

Très franchement, j’ai appris ici ce que cela signifiait de travailler dur. Et mieux, j’y prends beaucoup de plaisir… C’est sûrement cela la magie de la mentalité américaine !

Le « add and drop »

Ce vendredi s’achèvera la période d’inscriptions pour les cours du second semestre. J’en profite pour m’attarder sur le système d’inscriptions à l’américaine qui est bien meilleur que le nôtre. En effet, rien à voir avec les démarches ultra-compliquées en cours dans nos universités et à Sciences-Po où le premier connecté est le premier servi. Bref, un cirque pas possible qui oblige souvent les étudiants à suivre des cours dans lesquels ils n’avaient aucune envie de s’inscrire.

Ici, tout se passe en trois temps :

- premier temps, quelques semaines avant le début des cours : inscription sur internet dans les cours que l’on souhaite. Généralement, tous les vœux sont exaucés.

- Deuxième temps, quelques jours avant le début des cours : le « add and drop » sur internet. Littéralement, cela signifie « ajouter et supprimer ». Chaque étudiant est libre de remodeler son emploi comme il l’entend en supprimant et en ajoutant autant de cours qu’il souhaite dans la limite des places disponibles.


- Troisième temps, deux premières semaines de cours : le « add and drop » manuel. Muni d’un formulaire spécial, les étudiants ont le loisir de continuer à moduler leur emploi du temps. Cela leur permet d’assister à la première séance des cours dans lesquels ils sont inscrits et de se faire une idée. Si cela leur plaît, ils restent ou sinon ils peuvent le remplacer par un autre cours qui leur a paru plus intéressant. Ils leur suffisent pour cela d’obtenir la signature des professeurs concernés.

Ce système est parfait parce-qu’au bout du compte il permet une flexibilité totale et ne fait que des heureux !

A l’issue du « add and drop » dont j’ai profité pleinement voici la liste de mes 4 cours (nombre suffisant pour être considéré comme un étudiant à plein temps) :
- Histoire de l’Art au XIXème siècle
- Histoire de l’Europe Centrale au XXème siècle
- Histoire des Etats-Unis depuis la Guerre de Sécession
- Allemand

Soit un total de 12 heures de cours par semaine (mais avec énormément de travail personnel !!), très centrées sur l’histoire comme vous pouvez le constater. Et oui, j’ai finalement décidé d’abandonner mon projet de stage au Congrès pour me concentrer sur des cours dont les sujets me passionnent.

Un Président de couleur en 2008 ?

La France n’est pas le seul pays où les élections présidentielles à venir sont la principale actualité. En effet, le premier acte des élections présidentielles américaines de 2008 vient de se jouer. Ce lundi, à l’occasion de la commémoration du « Martin Luther King Day », Barack Obama, Sénateur noir de l’Illinois, a annoncé sa candidature. Il s’agit plus précisément d’une candidature à l’investiture au sein du Parti Démocrate.

En effet, le système strictement bipartisan oblige les candidats à s’assurer tout d’abord du soutien de leur parti en parcourant le pays d’états en états afin de convaincre les électeurs qu’ils sont les mieux placés pour faire gagner leur famille politique. C’est le système des primaires. C’est pour cette raison qu’une campagne présidentielle aux USA dure environ un an.

Si l’annonce de la candidature de Barack Obama fait autant de bruit, c’est parce-que pour la première fois un homme de couleur a de réelles chances de s’installer à la Maison Blanche. Agé de 45 ans, Sénateur depuis 2000, très populaire bien au-delà des seuls sympathisants démocrates, il possède de réels atouts. D’autant que si son manque d’expérience peut lui être reproché, il fut assez clairvoyant pour voter contre la guerre en Irak en 2003. Clairvoyance que n’a pas eue Hillary Clinton, l’épouse de l’ancien président, qui se verrait bien elle-aussi partir en campagne pour porter les couleurs démocrates en 2008…

16 janvier 2007

Premier relevé de notes

Tout d’abord, un petit éclaircissement sur le système de notation aux USA… Tous les travaux sont notés sur 100 et la note est ensuite traduite sous forme de lettre. Entre 100 et 90, l’élève reçoit un A, entre 90 et 80, un B, entre 80 et 70, un C, et ainsi de suite. Théoriquement, la plus mauvaise note est le E, c’est-à-dire entre 60 et 50. Recevoir un E, c’est tout simplement synonyme d’échec, l’élève est réputé défaillant ! Vous le voyez donc, aux USA, il ne faut pas chercher à jouer la moyenne !

D’ailleurs, en pratique, les notes se limitent surtout à A, B, ou C, sachant que C est considéré comme une très mauvaise note. En fait, au contraire de la France où l’on ne met par principe jamais 20 à une copie, les américains n’ont aucun état d’âme à donner la note maximale à un travail si celui-ci le mérite. Pour résumer le tout, il est plus facile d’avoir de très bonnes notes ici, mais le risque d’en avoir de très mauvaises est lui-aussi plus élevé !

Enfin, pour les curieux, voici mon relevé de notes du premier semestre :

- Dictatorships in History : B+
- German : A
- US Political System : B-
- Public Speaking : A-

Martin Luther King Day

Aujourd’hui était un jour férié partout aux Etats-Unis dédié à la mémoire de Martin Luther King, leader des luttes pour l’égalité raciale dans les années 1960. Et plus précisément, c’est en souvenir de sa naissance (le 15 Janvier 1929) que le 15 Janvier a été choisi pour lui rendre hommage.

C’est après sa mort en 1968, qu’une proposition de loi est déposée au Congrès pour dédier un jour férié au pasteur noir. Cependant, il faut attendre près de vingt ans pour que l’idée devienne vraiment réalité. Nombreux furent en effet les opposants à un tel hommage rendu à l’auteur de « I have a Dream », mettant en avant que King avaient des idées communisantes et était opposé à la guerre du Vietnam.

Il faut finalement attendre que le Congrès passe outre le veto du Président Reagan par un vote à la majorité des 2/3 pour que la Loi soit enfin mise en application en 1983. C’est en 1986 que le jour férié sera observé pour la première fois et en 2000 que l’ensemble des 50 Etats le célébreront. Il est aujourd’hui l’occasion de se souvenir de l’œuvre de King et de tous ceux qui se sont battus à ces côtés pour que cesse la ségrégation raciale que connut l’Amérique jusqu’au milieu des années 70.

10 janvier 2007

Les vacances sont finies…

Comme vous avez pu vous en apercevoir, voici un certain temps que le blog n’avait pas reçu de nouveaux articles… En effet, j’ai profité des trois semaines de vacances d’hiver pour quitter Georgetown et revenir en France passer les fêtes de fin d’année. Revoir les proches, amis, famille… histoire de souffler un peu et d’oublier momentanément le nouveau monde.


Mais voilà, trois semaines, c’est très (trop) court !! Je suis de retour depuis hier à Georgetown et j’ai l’impression de n’être parti que quelques jours ! En tous cas, pas le temps de se reposer pour se remettre du décalage horaire de 6h puisque la rentrée avait lieu aujourd’hui. De plus, à peine arrivé, il me fallait déménager et m’installer dans mon nouveau chez-moi. En effet, je découvre ce semestre les joies de la vie en appartement. Je reste toujours sur le campus mais je ne vis plus dans les traditionnelles chambres étudiantes. Au lieu de cela, je partage désormais un large appart’ avec quatre autres étudiants : deux chinois, un américain, et un finnois.


Enfin, pour finir ce premier article de l’année 2007, je voudrais vous souhaiter à tous une très bonne et heureuse nouvelle année !! J’espère pour ma part qu’elle sera synonyme de sursaut pour la France…