29 novembre 2006

New-York City !!! (Chap. IV et fin)

Déjà notre dernier jour à New-York !! Comme hier, notre journée commence par une petite balade à travers Central Park pour rejoindre l’American Museum of Natural History. C’est sûrement l’un des musées d’histoire naturelle les plus riches. Malheureusement, nous n’avons que très peu de temps devant nous. Nous nous concentrons donc sur la partie du musée consacrée à l’espace. Petit tour au planétarium et nous rejoignons notre ami Daniel à Brooklyn.

Nous profitons des dernières heures qu’il nous reste pour nous promener le long de la rivière Hudson et profiter de la magnifique vue sur la statue de la liberté et les gratte-ciels de Manhattan. Avant de quitter Brooklyn, Daniel nous fait découvrir le meilleur chocolatier de New-York… qui est Français bien sûr… Le chocolat chaud y est tout simplement délicieux !!


Mais il est déjà l’heure de rejoindre la gare routière de Times Square… Tout est passé si vite !! Cinq heures plus tard, nous voici de retour à Washington DC, qui prend l’allure d’une petite ville de province comparée à la bouillonnante New-York… En tout cas, une chose est sûre : ce n’était qu’un au-revoir…

FIN

New-York City !!! (Chap. III)

Pour commencer ce troisième jour à New-York, petite balade à travers Central Park pour rejoindre le Metropolitan Museum of Art (le « Met »). Le parc est énorme et permet de s’évader un instant de la ville bruyante et des hauts gratte-ciels. Lacs, jardins, petits ponts, tout est fait pour le bonheur du promeneur.

La matinée est donc consacrée à la visite du « Met ». C’est le Louvres new-yorkais. Les collections d’art égyptien et médiéval sont exceptionnelles, mais surtout, le « Met » possède l’une des plus riches collections de peintures impressionnistes après le Musée d’Orsay. Van Gogh, Monet, Renoir, Cézanne, Gauguin… De plus, une exposition exceptionnelle réunissait les œuvres majeurs des plus grands peintres depuis Cézanne jusqu’à Picasso. J’ai ainsi pu admirer des œuvres normalement exposées à Pairs ou St-Petersburg. Malheureusement, le temps nous a fait défaut pour découvrir toutes les autres richesses du musée.

Pour le déjeuner, direction Chinatown, au sud de Manhattan. Dépaysement total !! On se croirait presque déjà en Chine. Tout est écrit en chinois et seulement occasionnellement traduit en Anglais !! Même l’enseigne McDonald’s est écrite en mandarin. Nous nous offrons un déjeuner typiquement asiatique. Notre table est couverte de soupes, riz, nems, porc au caramel, thés… délicieux !!

L’estomac bien rempli, nous filons encore un peu plus au sud pour entrer dans le quartier des affaires. Un coup d’œil à l’hôtel de ville et nous nous rendons sur le site de Ground Zero où s’élevaient auparavant les tours jumelles du World Trade Center. Il ne reste rien de plus qu’un trou géant entouré d’immenses buildings.

Nous atteignons ensuite Wall Street et la fameuse façade de la bourse de New-York (cf.photo). Quelques mètres plus loin, nous trouvons le fameux taureau de bronze qui symbolise la force financière de la place de New-York. La nuit commence déjà à tomber et nous décidons de revenir vers le centre de Manhattan pour atteindre Chelsea Piers.

Chelsea Piers est un énorme complexe sportif qui offre la possibilité de pratiquer quasiment n’importe-quel sport à toute heure du jour et de la nuit. Pour notre part, nous passons un fort bon moment à jouer au bowling, sport américain par excellence.

Pour finir la soirée, nous rejoignons d’autres amis dans un bar qui nous offre de la bière sans vérifier que nous avons plus de 21 ans. Aucun doute, New-York est bien différente du reste des Etats-Unis…

A suivre…

New-York City !!! (Chap. II)

Petite parenthèse pour commencer. New-York est composée de quatre principaux quartiers : le Bronx tout au nord ; Manhattan au centre, qui est en fait une île bordée par la rivière Hudson, c’est là que se trouvent tous les buildings et Central Park, c’est le vrai cœur de la ville ; Brooklyn et le Queens situés à l’Est. Nous sommes surtout restés à Manhattan et à Brooklyn.

Aujourd’hui, Jeudi 23 Novembre, c’est Thanksgiving Day !! Nous commençons donc notre journée par aller assister à la grande parade de Thanksgiving (cf. photo) qui a lieu en plein cœur de Manhattan. C’est en fait un défilé d’énormes figurines gonflables : Snoopy, la panthère rose, etc… Tous les héros des cartoons les plus connus sont là. Malheureusement, le temps est horrible : pluie violente, froid, et fort vent.

Pour ne pas arranger nos affaires nous découvrons que la plupart des musées sont fermés pour l’occasion. Nous en profitons donc pour nous balader et découvrir les lieux mythiques de la ville : le Rockefeller Center et son sapin de Noël géant, la cinquième avenue et ses magasins de luxe, le Plaza Hotel en bordure de Central Park, les immenses magasins de jouets. Nous nous replions finalement au Spiegler Theatre, une des salles de cinéma les plus connus de NY, pour voir le dernier James Bond.

A notre sortie, il est déjà l’heure d’aller à Brooklyn pour rejoindre notre ami Daniel et sa famille, qui nous a très gentiment invités à partager le repas de Thansgiving. Je voudrais d’ailleurs en profiter pour remercier chaleureusement la famille Eden. Thanksgiving est normalement un moment exclusivement familiale. Je leur suis donc très reconnaissant de nous avoir conviés à partager ce moment avec eux. Nous avons eu droit au repas typique : dinde, légumes, pomme de terre sucrées mélangées avec des marshmallows (ça peut paraître bizarre, mais c’est très bon !!), apple pie, bons vins,… Bref un grand merci !!

Pour finir la journée et avant de retourner au YMCA, nous décidons d’aller au sommet de l’Empire State Building. Nous ne sommes pas déçus ! La vue depuis 400m de haut y est magnifique. New-York est vraiment incomparable, la ville ne s’endort jamais, elle bouillonne constamment, et partout des buildings plus haut les uns que les autres… Le quartier de Wall Street, le siège de l’ONU, le Chrysler Building, etc… Toute la ville semble être à porter de main.

A suivre…

New-York City !!! (Chap. I)

A l’occasion de Thanksgiving, deux jours de vacances (cinq avec le week-end) nous sont octroyés. Cela permet aux étudiants de rentrer chez eux et de célébrer Thanksgiving en famille. Très rares sont ceux qui restent sur le campus. J’ai profité de l’occasion pour aller découvrir New-York avec deux amis, eux aussi étudiants à Georgetown.

Nous sommes partis le mercredi après-midi par bus. Avec l’avion, c’est le principal moyen de transport utilisé aux Etats-Unis. New-York n’est théoriquement qu’à 4h de route depuis Washington. Le problème, c’est que les autoroutes américaines sont souvent très chargées et les bouchons ne sont pas rares. Nous avons donc mis six heures pour rejoindre la « big apple » (la grosse pomme – surnom de New-York).

A notre arrivée, direction le YMCA (Young Men’s Christian Association), l’auberge de jeunesse dans laquelle nous prenons nos quartiers. Très bon choix : pas cher et très bien située, juste à côté de Central Park en plein Manhattan.

Un ami qui habite New-York nous accompagne et nous fait découvrir Times Square. C’est un des lieux les plus connus de NYC, en raison de ses innombrables panneaux publicitaires qui recouvrent les façades des buildings géants. Premières impressions : tout est grand !! Etre à New-York, c’est avoir constamment la tête en l’air pour essayer d’apercevoir le sommet de ces monstres de ciment et d’acier.

Dîner bien copieux dans un restaurant italien et… dodo !! Il est déjà 2h du matin et la journée a été longue.

A Suivre...

Thanksgiving

Jeudi dernier avait lieu la fête traditionnelle de Thanksgiving. C’est sans aucun doute la fête américaine la plus connue.

Le quatrième jeudi de Novembre, la tradition veut que les américains se retrouvent en famille pour partager un repas gargantuesque et manger la fameuse dinde de Thanksgiving. Cette tradition remonte en fait aux origines même de la colonisation de l’Amérique du Nord.


Lorsqu’ils arrivent sur le continent américain nouvellement découvert, les premiers colons ne savent pas vraiment à quoi s’attendre. Ils furent particulièrement surpris par la dureté du premier hiver. Ils se trouvèrent complètement démunis avec des réserves de nourriture bien insuffisantes. Ils sympathisèrent alors avec les tribus indiennes vivant dans le voisinage et ils apprirent ainsi à pêcher des anguilles et à cultiver du maïs. Pour remercier les indiens de cette aide providentielle, ils les convièrent à un énorme dîner. Ce fut le premier Thanksgiving.


A partir de 1619, la fête fut officialisée et depuis, aucun américain ne déroge à la tradition. Aujourd’hui, c’est davantage l’occasion de se retrouver en famille et de partager un moment chaleureux autour d’un bon repas souvent préparé bien à l’avance par la maîtresse de maison.

21 novembre 2006

Le pays du clientélisme politique

A la vue du titre, certains d’entre vous penseront peut-être que je fais allusion aux lobbys qui n’ont de cesse d’influencer les politiques qui leur accordent maintes faveurs pour s’assurer leur soutien… Eh bien non, je vais vous parler d’un clientélisme encore plus visible et connu de tous. Ce que l’on appelle ici, les « pork barrel » (littéralement les tonneaux de cochon… oui je sais, ça fait bizarre). C’est-à-dire les cadeaux que font les élus à leur circonscription pour s’assurer une réélection dans un fauteuil.

27,3 milliards de dollars ont ainsi été consacrés à ces « cadeaux » en 2005, ce qui représente la réalisation de 13 997 projets. Petit exemple, la loi d’urgence votée pour venir en aide aux victimes de l’ouragan Katrina, prévoyait une allocation de 1,8 millions de dollars pour promouvoir l’art dans la Virginie de l’Ouest. Plutôt curieux non ??


Mais le bouquet, c’est sans aucun doute l’affaire du « Bridge to nowhere » (le Pont vers nulle part). Il y a deux ans, le Sénateur de l’Alaska a réussi à faire construire un immense pont entre une île où habitent trois esquimaux et le continent. Un ferry assurait la liaison en 5 minutes, mais le Sénateur n’a rien voulu savoir… le pont a été construit… coût de l’opération : 223 millions de dollars. Et les exemples de ce genre sont légions !

17 novembre 2006

La tradition Georgetown

Comme toutes les universités américaines, Georgetown a ses propres traditions. Devenir un étudiant à Georgetown, c’est ainsi prendre le surnom de « Hoya ». D’où le cri de guerre de l’université qui est « Hoya Saxa !!», et que l’on peut traduire par « c’est le pied d’être un Hoya !».

Notre mascotte est le bulldog « Jack » (cf. photo), bien connu parce-qu’il apparaît sur certaines boîtes de céréales…

Enfin, la tradition veut aussi que les deux canons situés à l’entrée du campus soient les deux seuls pointés sur la capitale des Etats-Unis…

16 novembre 2006

Le souci sécuritaire

Les Etats-Unis sont un pays où le souci de la sécurité est omniprésent. Au passage, ceux qui trouvent que la France est devenue ultra-sécuritaire depuis 2004 devraient venir faire un tour ici… Ils se rendraient compte de ce qu’est un vrai pays sécuritaire !! D’ailleurs, je n’attribue pas ce souci au 11 Septembre. Le Patriot Act a certes réduits considérablement certaines libertés en théorie, mais dans les faits, il influe très peu sur le quotidien des Américains. Je pense plutôt que ce besoin de sécurité est tout simplement lié au fait que l’Amérique est un pays qui s’avère par de multiples aspects dangereux et violents.

Quelques exemples. A l’entrée du quartier de Georgetown, des panneaux indiquent que le voisinage est sous constante surveillance et que les voleurs ne sont pas les bienvenus. Sur les portières des camions de la FEDEX, il est inscrit qu’il n’y a pas de « cash » à l’intérieur… histoire de dissuader toute tentative de racket. Par ailleurs, chaque vol, agression, et autre acte d’incivilité ayant lieu dans le voisinage de l’université est immédiatement porté à la connaissance de l’ensemble des étudiants via e-mail. Ici, la politique en termes de sécurité, c’est la transparence la plus complète. On a droit à tous les détails, heure de l’agression et descriptif complet du suspect.

Chaque année sont publiés les chiffres des plaintes déposées à la Police de l’Université. En 2005, 325 plaintes ont été déposées, dont 259 pour vol, 44 pour racket et 20 pour agression sexuelle.

Au quotidien, la police de l’université est omniprésente, et en dehors de l’université, le quartier de Georgetown est quadrillé par les forces de Police de DC. Tous les jours, entre 12h00 et 1h00 du matin, la police fait une descente à la bibliothèque pour un contrôle d’identité. Et là où la sévérité atteint son comble, c’est à propos de l’alcool. Aux Usa, il est illégal d’acheter et de boire de l’alcool avant 21 ans. Se promener dans la rue avec une bouteille de bière dans la main, même dans un état de totale sobriété, vaut une nuit de détention au poste. Chaque fête organisée dans l’enceinte de l’université mais également au dehors doit être signalée et enregistrée. A tout moment, la police peut s’inviter et effectuer un contrôle d’identité pour vérifier que tout le monde a bien plus de 21 ans. Et oui, ici, ça rigole pas !!! Alors, franchement, ceux qui pense que la France est un Etat sécuritaire, revoyez votre jugement !!

Par contre, autant sur certains points les USA sont très sécuritaires, autant en ce qui concerne la sécurité des lieux et évènements publics, je les trouve très légers… A croire qu’ils n’aient rien appris du 11 Septembre… Par exemple, lorsque j’ai assisté au discours de Bill Clinton, je n’ai été soumis à aucun contrôle et aucune fouille… A peine si l’on a vérifié mon invitation…

Mid-term elections (suite)

Pour être tout à fait complet sur les mid-term elections de la semaine dernière, voici quelques chiffres. J’avais souligné dans un article précédant que les élus sortants bénéficiaient d’un énorme avantage. Les dernières élections n’ont pas fait exception à la règle. 82% des sortants ont été réélus au Sénat tandis que 95% des Représentants ont retrouvé leur siège. Ce qui a tout de même suffit aux démocrates pour s’emparer de la majorité dans les deux chambres.

En termes de représentativité, il faut surtout noter la présence de deux sénateurs indépendants. C’est un fait rarissime aux USA. L’un d’entre eux se proclame même « socialiste », ce qui est du jamais vu ! Par ailleurs, il faut noter que le Sénat compte désormais 16 femmes (+2) sur 100 membres et la Chambre des Représentants 86 (+3) sur 435. En ce qui concerne les minorités, ces élections n’ont engendré quasiment aucun changement :
- Afro-Américains : 43 à la Chambre des Représentants, un seul au Sénat (le fameux Barak Obama)
- Hispaniques : 22 à la Chambre des Représentants, 3 au Sénat
- Asiatiques : 6 à La Chambre (+1), 2 au Sénat (ce sont les Sénateurs de Hawaii)

10 novembre 2006

Du nouveau à la tête du Pentagone !

Première conséquence de la très nette victoire démocrate, Donald Rumsfeld – le très controversé Secrétaire d’Etat à la défense – a démissionné. Cependant, il ne faut pas s’attendre à de grands changements. J’ai interrogé mes étudiants en Français à ce sujet. Aucun ne se fait d’illusions. Selon eux, c’est plus de la « cosmétique » dont le but est de prouver aux américains que le Président a compris leur mécontentement. C’est un aussi un message envoyé au monde : Rumsfeld, le « faucon » et le partisan inébranlable de l’unilatéralisme US n’est plus aux affaires.

Son remplaçant, Bob Gates, est connu du grand public pour avoir été le chef de la CIA sous la présidence de Bush père. Bref, pas de grands changements en perspective… Mais bon, on ne sait jamais car Mr. Gates a quand même le grand avantage d’être… diplômé de GEORGETOWN University !!

La démocratie américaine, un modèle ??

Certains Français voient dans le système américain, une sorte d’idéal démocratique. Un système institutionnel apaisé, sur lequel le système français devrait se calquer. Je le dis sans détours, je ne partage pas cette opinion.

Sur le papier, la démocratie américaine pourrait plutôt équilibrée. Un exécutif fort en la personne du Président, contrebalancé par un législatif où cohabitent les Représentants élus pour deux ans et les Sénateurs élus pour 6 ans. Les Etats-Unis n’ont connu qu’une seule constitution, très peu amendée d’un point de vue institutionnel, et qui n’a engendré aucune crise de régime. Cependant, le système américain est loin d’être une panacée !!

J’entends dire que la démocratie américaine permet un renouvellement des générations… FAUX et archi-faux !!! C’est simple, le système américain offre aux sortants un avantage disproportionné… En 2004, 90% des Sénateurs sortants ont été réélu, tandis que 98,5% des Représentants sortants ont retrouvé leur siège !! C’est énorme !! Actuellement en recherche d’un stage au Congrès, je postule auprès d’un Sénateur élu depuis 1976 !!. En fait, une fois élu, on est quasiment sûr de garder son siège ad vitam eternam… Autre exemple Ronald Rumsfeld était déjà Secrétaire à la Défense sous Gérald Ford. Alors que l’on ne vienne pas me dire que le système français est défaillant parce-qu’il ne permet le renouvellement des générations. Il le permet dans une large mesure. Et si Chirac est encore là, c’est que les Français le veulent bien. A plusieurs reprises, ils auraient pu mettre un terme à sa vie politique mais ont préféré ne pas le faire. Cela n’a rien à voir avec nos institutions. Et si le Président des Etats-Unis change tous les quatre ou huit ans, c’est tout simplement parce-que la Constitution ne lui permet pas de faire plus de deux mandats.

Autre chose, l’importance de l’argent. Pour faire de la politique aux Etats-Unis, il faut être riche, très très riche… 1/3 des Sénateurs sont millionnaires… Et pour être élu, il faut avant tout savoir récolté de l’argent, beaucoup d’argent. La première activité d’un politique est le « fundraising » (levé de fonds). Les idées viennent après. C’est le fundraising qui détermine qui est capable d’assumer des responsabilités. Pourquoi Nancy Pelosi a-t-elle été nommée à la tête des Représentants démocrates ? Parce-que c’est elle qui a récolté le plus de fonds… D’autre part, elle est la 8ème fortune des La Chambre des Représentants. Bref, la politique c’est un truc de riche.

La démocratie américaine est plus représentative ? FAUX !!! Un seul noir siège au Sénat et le premier Représentant musulman vient juste d’être élu. Pour le reste, les américains ont trouvé une tactique pour créer un semblant de diversité. Certaines circonscriptions ont été redessinées exprès pour n’inclure que des minorités et donc permettre l’élection d’un de leur membre. Le peu de Représentants de couleurs sont donc issus de ces circonscriptions spéciales. C’est de la discrimination positive version politique. Le résultat ? Ils sont complètement décrédibilisés par le système qui considère qu’ils ne pourraient jamais être élus sur une base égalitaire avec les blancs.

Voilà la réalité de la démocratie américaine, qui, pour moi, n’est qu’une semi-démocratie. Notre système français est bien meilleur. Pour autant, je suis tout à fait favorable à des ajustements institutionnels pour le rendre encore plus efficace. Cela passe par la suppression du Premier Ministre dont l’existence n’est plus justifiée à partir du moment où le Président élu par le peuple assume seul la conduite de l’exécutif. Cela sous-entend que le Gouvernement ne soit plus responsable devant l’Assemblée. Celle-ci se verrait cependant doter des moyens nécessaires au contrôle de l’exécutif, à travers l’octroi de davantage de pouvoirs pour l’opposition notamment. La dualité à la tête de l’exécutif serait supprimée de même que le risque de cohabitation, tandis que le Président aurait l’obligation de rendre des comptes à la Représentation Nationale. Voilà ma vision d’une démocratie apaisée, inspirée des institutions américaines dans le sens où notre régime deviendrait un régime présidentiel également. Mais cela ne va pas plus loin ! Soyons fiers de notre République. La « crise démocratique » dénoncée par Ségolène Royale n’est qu’une vaste connerie. Ce dont a besoin la France, c’est de croissance, d’emplois et d’ambition… Si on lui donne cela, comme de par hasard, la supposée « crise démocratique » disparaîtra d’elle-même.

Le tsunami démocrate

Les sondages l’annonçaient depuis longtemps… les démocrates ont largement remportaient les mid-term elections de mardi. L’enjeu était d’importance : l’ensemble des 438 sièges de la Chambre des Représentants et 1/3 des sièges du Sénat étaient en jeu. Au bout du compte, les démocrates ont réussi l’exploit de s’emparer de la majorité dans les 2 chambres. L’exploit car cela faisait douze ans que les Républicains possédait la majorité au Congrès et qu’il est beaucoup plus difficile que ce que l’on pense de gagner contre une majorité en place. En effet, en moyenne 90% des sortants sont réélus… c’est vous dire la taille de l’exploit !!!

Le premier point à retenir, c’est que c’est avant tout la politique étrangère qui a fait chuter Bush. La situation désastreuse en Irak, la crise Iranienne plus les essais nucléaires nord-coréens ont convaincu les américains que l’Administration Bush n’a pas rendu l’Amérique plus sûre. J’insiste sur le fait que la campagne n’a concerné exclusivement que la politique étrangère. Car question économie et chômage, le bilan Bush n’est pas mauvais. Une croissance toujours bien supérieure aux standards européens et un taux de chômage toujours inférieur à 5%. Bref, arrêtons de penser que les Américains ne s’intéressent pas au monde qui les entoure…

Autre point important, la nomination de Nancy Pelosi comme Speaker (Présidente) de la Chambre des Représentants. C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste.

Pour finir, il faut bien savoir que les Américains sont tout à fait conscients que la situation ne changera guère… Ce vote est plus une sanction contre Bush qu’une prise de pouvoir des Démocrates. Ceux-ci n’ont aucune proposition valable pour sortir de l’impasse irakienne et n’ont aucune intention de s’opposer frontalement à Bush. En réalité, tout le monde regarde déjà vers 2008 et les prochaines élections présidentielles…

08 novembre 2006

L’importance de l’engagement associatif

Le rôle central des associations est un des traits caractéristiques de la démocratie américaine souligné par Tocqueville. Près d’un siècle et demi plus tard, le constat est toujours le même. L’engagement associatif est quelque chose d’incontournable outre-manche. Tout est prétexte à la création d’une association. Les plus grandes d’entre elles, comme l’AARP (American Association of Retired Person – l’Association Américaine des retraités) comptent plus de 30 millions de membres. Autant dire qu’elles ont un vrai pouvoir d’influence et qu’elles peuvent se livrer à un intense lobbying auprès des responsables politiques.

Ce dynamisme associatif me semble un atout de grande importance pour la bonne santé d’une société démocratique. En effet, être membre d’une association, c’est participer d’une manière ou d’une autre à la vie publique. C’est être conscient des enjeux du moment. C’est porter une cause. Bref, c’est faire vivre la démocratie et sa citoyenneté.

Je ne suis pas de ceux qui pensent que la France vit une « crise démocratique ». Nos institutions ne sont pas en danger et personne ne remet en cause notre régime républicain. Cependant, il est clair que notre démocratie pourrait gagner en vitalité grâce aux associations. Je pense particulièrement à ceux qui ne croient plus en la politique, qui ne se sentent pas concernés par les élections, et surtout aux personnes des cités qui ont l’impression d’être les grands oubliés de notre République. Il est important que tous les citoyens aient la possibilité de dire leur mot et de participer à la vie publique. Les associations donnent cette possibilité.

Alors pourquoi le monde associatif est-il si dynamique aux Etats-Unis ? Tout simplement, parce-que les gens sont incités à être actifs. Cela commence dès la fin du lycée. En effet, pour être sélectionné dans les meilleures universités, il faut non seulement être très bon élève mais aussi avoir été très actif dans une ou plusieurs associations. Ce critère est fondamental. Et il en est de même pour trouver un stage ou un travail. Le postulant doit obligatoirement s’expliquer sur ces engagements associatifs.

De mon point de vue, il est indispensable de valoriser davantage l’appartenance à une association et l’énergie et le temps que cela représente. Je propose donc que l’engagement dans une association d’intérêt général ou sportive soit constaté dans le livret scolaire, qu’il donne droit à des points supplémentaires au Brevet et au Bac, et qu’il soit un des critères de recrutement dans les Grandes Ecoles. Je propose également que le tutorat des élèves de Grandes Ecoles à destination d’élèves en difficulté soit récompensé par des crédits supplémentaires. Voilà quelques idées simples et concrètes qui je pense, pourraient redonner un peu de vitalité à notre vie associative et donner le sens de l’engagement aux jeunes générations.

05 novembre 2006

Vive les campus américains!!

Je l’ai sûrement déjà dit, et bien je le répète : les campus américains sont géniaux !! J’ai découvert il y a un peu plus d’une semaine le gymnase… qui est vraiment super ! Terrains de basket, de tennis, salle de fitness énorme et… une piscine !! Le tout ouvert jusqu’à 22h. J’ai donc pris l’habitude d’aller nager une heure tous les soirs avant la fermeture. D’autre part, la bibliothèque est ouverte 24h/24h, ce qui permet d’étudier à n’importe-quelle heure du jour et de la nuit. Cela permet donc de pouvoir adopter un rythme de vie complètement différent. En France, tout est fermé à partir de 19h, donc on n’a pas le choix, on rentre chez soi et on se couche !! Ici, on peut choisir de passer une nuit blanche à réviser, de dormir le lendemain, de faire un saut à la librairie en pleine nuit, etc… bref, liberté totale !!

CV, lettre de motivation à l’américaine… mode d’emploi !!!

Je suis actuellement en train d’effectuer les démarches pour décrocher un stage au Congrès lors du second semestre. Pour cela, il m’a bien sûr fallu rédiger une lettre de motivation en anglais ainsi que traduire mon CV. Or, grâce à un ami français étudiant ici, j’ai découvert que les Américains observent des règles très strictes en la matière.

En ce qui concerne la lettre de motivation, le but est de montrer que vous allez quasiment sauver le monde à vous tout seul, et j’exagère à peine !! Il faut être ultra-expansif !! J’ai donc mis dans ma lettre que, à moi tout seul, j’allais réconcilier la France et l’Amérique, à condition d’être pris bien sûr… Bref, ici si on n’est pas ambitieux, c’est qu’on ne mérite rien.

Quant au CV, un protocole super strict est à respecter. Pas de photos ni de dates de naissance, c’est interdit !! Le tout doit tenir sur une page avec trois parties : scolarité, expérience et loisir. Il ne faut pas hésiter à mettre le plus de chose possible !! La moindre responsabilité, le moindre titre ou récompense, tout est bon !!! Mais attention, dans la rubrique expérience, il faut expliquer quelle était la nature du stage, le but, les moyens entrepris pour atteindre le but, et le résultat. Le tout avec des exemples précis et chiffré. Ici, c’est la culture du résultat à fond. Je vous tiendrais au courant des réponses à mes sollicitations.

Une autre Amérique…

Ma semaine et demie d’examens enfin terminée, j’ai enfin le temps de vous tenir au courant de mes dernières péripéties… Dimanche dernier, je suis allé dans le sud-est de Washington avec des amis qui participent à un projet de tutorat dans le quartier. Le sud-est, c’est la partie la plus défavorisée de Washington… une autre Amérique aux antipodes de Georgetown, dans tous les sens du terme, aussi bien géographiquement que socialement.

La population est 100% noire et pour le reste, c’est comme dans les films… Les gens vivent entassés dans des petites maisons en bois, les poteaux électriques sont encore en bois, il y a des terrains vagues partout, et tout est sal. Il y a des déchets partout. Les jeunes passent leur après-midi à zoner ou à squatter le terrain de jeu couvert de graffitis. Les cités n’existent pas aux Etats-Unis. Aucune barre, ici, les buildings sont réservés aux bureaux des centres-villes. L’équivalent de nos cités ressemble à un étalage à l’infini de ces petites maisons en bois.

Tout le monde est habillé style « rappeur » même les mères de familles !!! En tous cas, ici aucun drapeau américain ne flotte aux fenêtres… Et comment en être étonné ? Comment être fier de l’Amérique quand on habite ces quartiers sans avenir et ultra-criminogènes ? Ce qui est sûr, c’est que leur Amérique n’est pas la même que celle des classes privilégiées de Georgetown. Je pense ainsi qu’il n’existe pas de cohésion sociale, et donc encore moins nationale, aux Etats-Unis… ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour le pays. L’Amérique regrettera sûrement un jour tous ses enfants auxquels elle tourne le dos.