08 décembre 2006

Le semestre est fini !

Depuis hier les cours du premier semestre sont terminées. Il est maintenant temps de réviser les examens finaux qui se tiendront en fin de semaine prochaine. Et dans dix jours… c’est le retour en France !! Mine de rien, j’ai du mal à imaginer que cela fait déjà près de quatre mois que je suis aux Etats-Unis et que je suis d’ores et déjà arrivé à la moitié de mon séjour. Que le temps passe vite !!

05 décembre 2006

Comment les USA sont en train de remporter leur guerre d’influence contre la Chine…

Tout le monde s’accorde sur ce point : la Chine a tout pour être une superpuissance au cours de ce siècle. Elle constitue en cela une menace pour la toute-puissance américaine. En réalité, cette guerre d’influence a déjà débutée, et ce sont les Etats-Unis qui sont en train de la gagner.

Comment ? Grâce à l’Enseignement Supérieur. Le pari est simple : attirer les élites chinoises dans les universités US pour en faire des pro-américains, voire des américains tout cours !! Un exemple : mon roomate. Son parcours parle de lui-même.

Mon roomate est un chinois pur sucre. Sa famille est dispersée un peu partout dans le pays. Rien ne le destinait donc à venir étudier aux USA. Cependant, son lycée lui proposa de postuler pour une bourse d’études lui donnant accès à la Business School de Georgetown University. Il obtint la bourse, et le voilà qui s’envole vers le nouveau monde plutôt que d’aller étudier dans une université chinoise. Mon roomate suit aujourd’hui sa quatrième et dernière année d’université. Il ne se voit pas passer sa vie ailleurs qu’aux USA. A tel point qu’il veut prendre la nationalité américaine parce-que, dit-il, « ici on est libre et c’est plus facile de faire des affaires sans avoir besoin de demander la permission au Parti ». A l’heure où la plupart d’entre eux retourne dans leur pays en pleine expansion économique, il est frappant que les USA réussissent à susciter des volontés de naturalisation de la part de Chinois.

Et le cas de mon roomate n’est pas isolé. Des dizaines de ces compatriotes sont étudiants à Georgetown et des milliers dans les autres universités américaines. Le gouvernement américain a bien saisi l’importance de l’enjeu et se livre à une quasi propagande. Il y a un mois de cela, mon roomate a ainsi participé au montage d’un film destiné à vanter les avantages d’étudier aux Etats-Unis et qui sera diffusé dans tous les lycées de Chine.

L’exemple de la Chine vaut pour nombre d’autres pays. Pour certains, l’ensemble des élites est formé aux Etats-Unis. Je pense au Pakistan, à la Jordanie, à l’Afghanistan, aux Philippines, à Singapour, aux pays d’Amérique Centrale,… en bref, la plupart des alliés très proches des Etats-Unis. Toutes proportions gardées, cela me fait penser à la période coloniale durant laquelle les élites des pays colonisés suivaient leurs études en France ou en Angleterre. La situation actuelle n’en est guère éloignée… Vous voyez donc parfaitement l’importance d’un enseignement supérieur d’excellence : c’est non seulement une nécessité dans un contexte d’émergence d’une économie de l’intelligence, mais c’est aussi une arme diplomatique et d’influence sans égale.

La First Lady à Georgetown

Aujourd’hui, Georgetown University accueillait le biannuel US-Afghan Women’s Council (le conseil américano-afghan pour la promotion des femmes). Pour l’occasion, l’Ambassadeur d’Afghanistan aux Etats-Unis, la Sous-Secrétaire d’Etat aux affaires internationales et à la démocratie (ancienne étudiante de Georgetown), et Laura Bush, l’épouse du Président, étaient réunis.

Depuis 2001 et la chute du régime Taliban en Afghanistan, Georgetown University s’est fortement impliquée dans la reconstruction démocratique du pays. En plus d’accueillir deux fois par an le US-Afghan Women’s Council, l’université a déjà reçue deux fois le Président Hamid Karzai, et est le lieu de nombreuses conférences concernant les relations américano-afghanes.

J’ai eu la chance d’assister à l’US-Afghan Women’s Council de ce jour et d’écouter l’intervention de la First Lady chaleureusement applaudie. Contrairement à son mari que tout le monde critique, Laura Bush reste relativement épargnée grâce à son image de bonne mère de famille, pas sophistiquée et donc proche du peuple.

Le rôle de First Lady est très important aux USA. Tout d’abord, parce-que la famille est souvent mise au premier plan par les hommes politiques. Un bon responsable politique doit avant tout être un bon père et un bon mari. Mais au-delà, la First lady a également un rôle propre à jouer. Dans l’histoire de la présidence américaine, elle fut quelques fois conseillère de l’ombre à l’instar d’Eléanor Roosevelt, voire Présidente-bis comme Hillary Clinton. Mais le plus souvent, la First Lady s’est contentée d’être le premier soutien du Président et d’utiliser son côté rassurant et chaleureux de mère de famille pour adoucir l’image de leur mari. C’est d’ailleurs ce que Laura Bush réalise avec brio à travers son engagement pour la promotion des femmes et l’éducation des plus défavorisés à travers le monde.